samedi 5 mai 2012

Dog Island 3ème tentative.

   Cette fois nous sommes organisés et savons comment traverser et rejoindre Dog Island. Tout est... était... en place mais le petit grain de sable a enrayé la mécanique que l'on croyait huilée. La voiture qui devait nous prendre est immobilisée et pour un déjeuner de midi cela fait un peu cher d'ajouter au trajet les D 2500 ( € 55) de taxi. Le bateau africain est réservé alors nous décidons d'aller faire tout de même un tour à Barra.
  A l'hôtel Sarjo (sauveteur) a des frères dans le métier et j'avais organisé une traversée privée. Compter dans les D 2000 aller-retour.


    Le bateau nous attendais devant la plage de l'hôtel et vu le niveau d'eau, un gars nous "prenais en charge". Trop marrant de voir la réaction de Pascal qui n'était pas au courant : "mais il me veux quoi ce gars ?" semble-t'il dire. L'avantage est que vous ne perdez pas de temps à aller au port et la traversée n'est que de 20-25 min. comparée aux 40 min à 3 h selon les jours pour le "ferry".
   

    Les traversées sont si courantes que les tarifs sont de D 10 (€ 0,25) pour le Ferry, D 20 pour la pirogue plus D 5 pour ne pas se mouiller les pieds, mais il faut avoir envie de se frotter à la foule et se retrouver sur des bateaux archi-bondés, sans parler des règles de sécurité inexistantes. 
   Il fallait tout de même que les gars écopent car il y a toujours de petites fuites. De loin (bas gauche) on a profité de la côte avec l'hôtel à droite du gars et le mur rayé vert et blanc de la résidence du Président sur la gauche. A l'extrême gauche se trouve le port de Banjul.


    Comme de partout il y a du sable, et la végétation n'est pas des plus abondante. Le baobab se plaît parfaitement dans cet environnement.
    Il y a une grande culture de fabrication de bateaux africains / pirogues en Gambie. Il y avait autrefois les arrivées de pêcheurs mais vu qu'il fallait ensuite retraverser vers Banjul, les zones d'arrivées de pêcheurs sont plutôt vers le port de Banjul ou Tanji de nos jours.


    Le papa de Sarjo est le "maire" du coin, l'Alkalo (Haut droite). Nous sommes allés le saluer. Il n'a pas voulu bouger pour éviter l'attroupement car ici dès qu'un "toubab" discute avec quelqu'un, s'arrête sur un marché, alors il est assez vite "cerné". Il avait sa compagnie de bateaux pour traverser l'estuaire et nombre de ses enfants sont dans ce métier. Il a 4 femmes et une tripotée d'enfants. 8 frères et soeurs pour Sarjo, puis 15, 7 et 8 avec les autres femmes. Cela en fait des têtes à nourrir ! De nos jours la jeune génération n'a souvent qu'une femme et de 2 à 4 enfants. 
  En tant que maire, il collecte les taxes et attribue les "compounds"/ bouts de terrains batis ou non, pour un impôt de D 150 par an. Si une personne n'entretient pas le lieu ou le laisse à l'abandon il a le pouvoir de le reprendre et l'attribuer à quelqu'un d'autre. Il doit aussi gérer les conflits. Il reste en place tant que chacun est satisfait. En cas de problème, alors il peut y avoir vote pour nommer un nouveau Alkalo.
   Près du puits communal (bas gauche) nous avons croisé la maman de Sarjo et nous sommes aussi passé devant sa maison (haut gauche). Chaque femme a sa maison qu'elle habite avec ses enfants... éventuellement petits-enfants et belles-filles. De partout, "la terre" ce n'est que du sable c'est fou ! 


    Dans Barra, nous avons remarqué des files immenses de camions et de voitures. Renseignement pris, ils font la queue pour prendre le ferry. C'est le passage obligé pour aller du nord du Sénégal au sud ou dans les autres pays plus bas comme la Guinée Bissau. Les camions peuvent rester en attente une semaine ou plus. 
   Cela nous a un peu refroidi sur le fait de traverser avec notre voiture s'il nous faut 2 jours d'attente pour prendre le ferry du retour ! On a eu une surprise en voyant un camion immatriculé au Sénégal mais avec les inscriptions de Guy Casset des Echelles (38 Isère). "Et les gars si vous cherchez votre camion, c'est bon on l'a retrouvé !". Il vit une aventure africaine maintenant ☺
   Après l'abandon de James Island et la fondation de Bathurst (Banjul), les anglais qui ont obtenu la possession de la rivière Gambie lors du traité de Versailles en 1783, ont voulu créer sur l'autre rive une zone de défense vu que les canons ne tiraient pas assez loin pour couvrir les 8 miles de traversée. Fort Bullen fut érigé à Barra (haut droite) vers 1827. Cela leur permettait de contrôler tout le traffic allant et venant sur la rivière Gambie et surtout la traite des esclaves qui faisait encore rage malgré l'abolition.
    La dernière photo (bas droite) est un cimetière musulman.

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