vendredi 13 juillet 2012

Donnez-m'en une autre s.v.p

   Trouver à s'occuper par ici relève tout de même du défi. Moi je veux bien aller aider ici où là mais je suis du genre "aides-toi le ciel t'aidera" alors il faut qu'ils y mettent du leur. 
   Cela faisait déjà plusieurs semaines que j'allais (je dis j'allais car j'écris en juillet pour des événements datant du printemps , mais j'y retournerai à mon retour en septembre ... si tel en est le destin... Toujours à l'école d'Albion les mardi et parfois même une autre matinée, mais une frustration est née de plusieurs occurrences qui ont fait que je n'ai rien fait et pire, les enfants non plus. 1 semaine de formation pour les maitres/ses, 1 jour il fallait corriger les tests de fin de trimestres, 1 autre entrer les données dans l'ordinateur,  et encore un autre organiser la journée/semaine du sport avec pour résultat des enfants assis à leur table à ne rien avoir à faire qu'attendre que le temps passe.
  Une fois je me suis retrouvée la matinée seule avec les enfants qui n'en avaient cure d'une blanche qui n'allait pas les frapper et c'était juste impossible ce bruit, ce chahut, les mômes qui marchaient sur les tables et les coups qui pleuvaient car cela semble être leur façon de régler leurs désaccords.
  

     En général la matinée se passe dans un plus ou moins "gentil" tohu-bohu. Pour améliorer ce "chantier" j'ai demandé l'aide des 'charpentiers' de l'hôtel qui m'ont fait avec des chutes de bois des plumiers (1) afin d'inciter les enfants à poser leur crayon de cahier quand ils devaient écouter la maîtresse et surtout arrêter d'écrire sur les tables ou murs. J'essaie aussi d'inciter à poser les sacs à dos au fond de la classe pour qu'ils ne fourragent pas dedans constamment. Cela marche un peu, mais ce sont des habitudes à adopter au quotidien pour profiter de cette amélioration.
      La maîtresse sort très souvent de la classe de quelques minutes à quelques dizaines et mieux vaut en rire qu'en pleurer car dès qu'elle franchit la porte il y a comme un vent de folie sur la classe, comme une tornade qui passe. 1 jour j'ai tout de même eu très peur car un môme en désaccord avec un autre allait le "crayonner" c-à-d poignarder avec un crayon. N'étant pas loin, j'ai pu intercepter/dévier son mouvement et éviter un trou dans la gambette. Ce genre de comportement me dépasse !



    Du coup, j'étais frustrée de ne pouvoir apporter mon aide et comme j'avais visité les autres écoles tenues par les méthodistes, je suis retournée voir la maternelle qui m'avait bien plu. Après les vacances de Pâques, Albion n'a pas rouvert comme prévu le mardi et j'y suis allée pour rien. Du coup je suis partie en direction de Wesley Contemporary Nursery et là j'ai aussi cru que c'était fermé car je n'entendait aucun bruit et ne voyait personne (2). En fait tout le monde était dedans et c'était l'assemblée de début de journée (3). Entre le brouhaha constant d'Albion et ce calme, mon choix à vite été fait pour cette 2 ème journée à aider dans une école. Grand bien m'en a pris car j'ai joins les grands ... de 5 ans (4) et avec la maîtresse remplacante nous nous sommes bien entendues pour les faire bosser et progresser. Pas une mince affaire car certains n'ont commencé l'école qu'en septembre et n'avaient jamais parlé anglais et la plupart ne reçoivent aucune aide à la maison et ne sont jamais stimulés. La maîtresse leur parle Wolof ou Mandinka si besoin, sinon tout se fait en anglais.
    J'ai essayé d'introduire l'apprentissage par le jeu en courant à droite à gauche pour trouver des lettres ou montrer un chiffre et surtout nouveauté pour eux, je leur disais qu'ils pouvaient se tromper et qu'essayer était le plus important. Grosse nouveauté difficile à appliquer car ils ont tellement l'habitude à la 3 ème ou 4 ème erreur de recevoir un coup de bâton qu'ils préfèrent souvent s'abstenir. Marcher à la baguette n'est pas une image ici, mais une réalité très dure à voir.
    Ils apprennent beaucoup par coeur, en ânonnant ou répétant (5), ce qui en fait de bons 'réciteurs' dès l'âge de 4 ans mais trop nombreux sont ceux qui ne pourront sortir du contexte de l'alphabet une lettre ou citer un chiffre en le voyant. Anton-E m'a même aider à créer des cartes pour les chiffres ils apparaissent en chiffre, en lettre et comme sur un domino. Je partais du principe qu'à Maurice ce sont de grands joueurs de domino et je me disais qu'ici aussi peut-être. Cela ne semble pas être le cas, mais ces fiches ont marché et aidé plusieurs gamins qui pouvaient associer plusieurs méthodes de reconnaissance.
    Cette deuxième école n'est qu'à 20 min à pied de l'hôtel Atlantic par des routes de sable, mais des travaux en prévision de la saison des pluies ont crée un inondation sur un morceau (6) et il faut choisir où l'on met les pieds. Etant rentrée en France, j'éviterai le plus gros de la saison des pluies et cela ne me manquera pas ! Je retrouverai tout ce petit monde d'Albion et Wesley fin septembre Inch Hala.

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