Bon nombre d'africains sont animistes et croient au pouvoir de la nature, des animaux, aux sorciers. Ces croyances fort ancrées n'ont intelligemment pas été rejetées par les musulmans, contrairement à l'attitude des autres confessions, ce qui fait que beaucoup se sont orientés vers cette religion tout en gardant leurs coutumes.
A Bakau mais aussi dans l'Arch 22 à Banjul nous avons pu voir des représentations de costumes :
- Le Kumpo (droite), tradition Jola est habillé de feuilles de palme séchées beige avec un bâton fixé sur la tête. Lors des cérémonies, il danse pendant des heures, fait tournoyer son bâton et parle une langue secrète. Il encourage tout le monde à la vie commune, protège contre les forces maléfiques surnaturelles ainsi que les jeunes hommes lors des cérémonies de circoncision où il est pensé qu'ils sont le plus vulnérables. La croyance pense que le Kumpo n'est pas une personne mais un fantôme, on ne demande jamais son identité et le toucher serait un sacrilège.
- Le masque Jola (milieu) est utilisé lors des cérémonies de circoncisions encore très fréquentes. Son fouet éloigne les esprits maléfiques et sa cloche est censée amener la chance.
- Fanbondi (haut gauche) un Kankurang est aussi souvent présent lors des fêtes et cérémonies. Il est supposé être invisible à l'oeil humain et agir pour protéger les garçons lors des initiations la nuit dans le bush.
- Jamba kankurang (bas gauche) mascarade de tradition mandinka est supposé d'originaire malienne. Il était vu comme un esprit chassant le mal avec une machette dans une main et un bâton dans l'autre. De nos jours il est directement associé aux circoncisions et initiations des jeunes garçons pour devenir homme qui ont lieu en août ou septembre. Kankurang fait aussi son apparition lors de Koriteh (fin du ramadan - eid), des mariages, attributions du nom ou Noël. Il est vêtu de feuilles (Jamba signifie feuille verte) et écorces, mais de nos jours ce n'est plus qu'au fin fond du pays qu'ils seront traditionnels, en ville ils ajoutent des matières synthétiques au costume.
- Niumi (milieu) est aussi un kankurang de tradition mandinka. Il sort normallement la nuit et les vielles femmes dansent et frappent des mains pour l'accompagner. Vu aussi durant les cérémonies de mariage.
- "Hunting devil"
- Le rituel du tatouage des lèvres est pratiqués chez les Wolof par les jeunes femmes comme un test de leur courage, de passage à l'état de femmes.
- Coiffe pour femme stérile. Loin de vouloir les mettre à l'index, le village voulait pouvoir reconnaître cette femme, la soutenir dans cette épreuve d'infertilité... que nous a dit le guide.
Les Jujus font partie intégrante de la vie des gens et rares sont ceux qui n'en ont pas au moins un d'accrocher sur eux que ce soit au poignet, autour du ventre ou du cou. Ces amulettes sont considérées comme ayant des pouvoirs magiques, ayant une force naturelle pouvant avilir un être humain... pour celui qui y croit ! Certains jujus proches de la magie sont utilisés dans une intention de faire du mal à quelqu'un, mais la plupart ont un pouvoir protecteur pour son porteur. Le tankarango protegera son porteur des accidents, le Banburango se portant à la taille éloignera les ennuis de santé alors que le juju du bébé le mettra à l'abri des démons.
Le Kandango se met autour de la taille pour protéger des pénétration des couteaux ou lames. Le Tuul agit contre les lames et les balles. Beaucoup sont utilisés pour aller à la chasse. S'ils ont tant de crainte, c'est sur que par cette chaleur cela gêne moins qu'un gilet pare-balles et coûte moins cher à l'armée !
Les instruments de musiques sont un élément essentiel de la culture. A l'origine ils étaient surtout joués par les griots et la tradition se passait de père en fils (ou neveu).
- Sabar : (haut gauche) chez les Sereres désigne l'instrument de percussion, un style de musique, une forme de danse sensuelle et une fête traditionnelle populaire. Le terme désigne toute la famille des tambours sur pied similaires. Le tronc est taillé dans un arbre massif et le haut recouvert d'une membrane en peau de chèvre rasée tendue par des cordes. Le choix du bois se fait par les Laobés (caste d'origine peule) et un griot se charge de l'assemblage. Ils se jouent avec une fine baguette provenant d'un arbre tamarin. Il se joue debout des 2 mains dont une tient la baguette et de la forme et taille dépendra le son.
- Bukarabou/bougarabou : (bas gauche) couramment joué à 3 ou 4 instruments, le joueur porte des bracelets de métal qui contribuent à la sonorité. Il est normalement joué d'une seule main et debout. Il a une sonorité sourde et riche et sert souvent de soutient au Djembé.
- Tabala (haut droite)
- Balafon (bas milieu et droite) xylophone en bois fait de lattes taillées dans du bois dur, séchées lentement sur un feu doux pour obtenir la résonance et brûlées en leur extrémité pour les "fermer". Pour ajuster les notes les lattes sont soit creusées en leur centre (diminuer la note) soit affinées aux extrémités (élever la note). Des lanières de cuir les tiennent ensemble et des paires de calebasses dessous font caisse de résonance. Parfois la calebasse est percée et recouverte d'une peau pour ajouter à la résonance. Traditionnellement les membranes étaient en aile de chauve-souris, mais oggi du papier à cigarette ou une fine membrane de plastique est utilisée. Il a selon les instruments de 16 à 27 notes.
- Akonting : (haut droite) est un anciens luth du pays Diola, ancêtre du Banjo à ne pas confondre avec le Kora. Sa caisse de résonance est faite d'une calebasse évidée de 20 à 50 cm et recouverte d'une peau de chèvre fixée par des clous de tapissier qui servent de table d'harmonie. Le long et fin manche est en bambou, papyrus ou bois. 3 cordes y sont fixées et accordées en ré, sol et fa ou do, mi et fa. Elle sert essentiellement pour les chants agraires ou de chasses.
- Les harpes sont utilisées par un grand nombre d'ethnies leur cordes sont souvent faites de fil de pêche ou de cuir. Parmi elles la plus célèbre est le Kora (bas droite). En Gambie c'est l'instrument de prédilection des mandinkas. Le griot l'utilise pour accompagner ses narrations de l'histoire, des vies, et raconter fables et contes. La transmission orale est encore très marquante.
- Junjunka : (haut gauche) tambour de guerre royale des sérères, est joué sur le chemin de la bataille, les cérémonies officielles et religieuses. Fait en bois de bambou et peau de vache.
Parmi les autres instruments présentés au musée se trouvait le Bellenye (haut droite) un xylophone africain de 15 à 19 notes, une corne (bas droite) et un Tambour de funérailles Jola/diola en français (bas gauche). En Gambie il y a un joueur fort réputé Saikuba d'Abuko qui a même sorti un disque au niveau international :"Bougarabou :solo drumming of Casamance". Parfois il lui arrive de chauffer ses tambours près d'un feu pour obtenir une tonalité plus limpide.
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