vendredi 30 mars 2012

Couleur locale



   Ici, les filles semblent avoir un coiffeur à la maison car elles changent de coiffures comme on change de ... tee-shirt ☺
    Comme mes cheveux poussaient c'était soit on recoupe un peu, soit j'essaie une coiffure locale. Et voilà en 2 heures chrono, j'ai changé de tête ... et j'ai par la même un lifting tant il y a de la tension dans les tresses. Ce n'est pas douloureux bien sur mais ce casque, c'est surprenant comme sensation ! 
   En plus j'ai un peu de mal à glisser mes branches de lunettes lol ! . . .
   Sans parler de comment poser la tête sur le canapé ou l'oreiller. Au final, j'aime bien et j'ai dormi sans souci donc "thumbs up !"


   Cela va peut-être vite, mais c'est un tout un art d'autant que :
- Nos cheveux n'ont pas du tout la même texture et eux peuvent terminer une tresse sans élastique, sans rien, juste s'arrêter de tresser.
- Il faut des rajouts et vu la longueur de mes cheveux, elle a du dès le départ ajouter les mèches.
- Encore faut-t'il reproduire les nuances colorées qu'il y avait, et pour cela chapeau c'est une réussite.
   Dans le salon ... de 12m2 ... il y avait 6 personnes dont 3 qui faisaient ... et bien trop rien ! Ah si l'une a pris les photos de la progression. La patronne supervisait sa fille (en vrai) qui tressait et la 3 ème personne préparait les fines mèches de rajout. La coiffeuse a débuté par l'arrière pour se donner le repère de longueur (haut gauche) ... "mais je vous ai dit court" "oui, pas de problèmes on recoupe après". Puis elle fait le dessus de la tête avec à chaque fois l'ajout (grande photo) puis encore plusieurs rajouts en cours de tressage. Un fois la tête finie, elle a mis des bigoudis aux extrémités (en faux cheveux... en tout cas pas les miens - bas gauche), fait chauffer de l'eau pour y tremper les bouts "bigoudées" dedans (bas milieu - trempage et séchage-serviette) ce qui donne "des anglaises" aux extrémités. Pour finir, la patronne à  placé les longueurs en chignon et ... cousu le tout pour y faire tenir.
   "Mais alors vous n'avez pas coupé" "Non vous ne les voulez pas long alors je les ai remontés" Ah, oui, je ne l'avais pas envisagé sous cet angle ! Ma foi, j'ai quand même eu l'impression qu'ils jouaient un peu à la poupée ☺ .
  Résultat ? Très différent, surprenant, mais j'aime bien. Je garde comme cela puis comme elles je ferai évoluer au fil des jours ou des semaines. La patronne a dit que cela tenait 1 mois et que je pouvais me baigner sans problème. Pour le shampooing il faut être délicat et je pense que je mettrai le shampooing sur une éponge neuve et tapoterai et enfin la chaleur fera le travail du séchage.

mercredi 28 mars 2012

Inattendu, ils en sont baba !

   La météo s'affole ! de - 17˚ début mars à Ottawa, elle était passée à 28˚ il y a 2 semaines et à nouveau dans les négatifs hier avec -7˚. Pareil pour l'Europe, elle a ses sautes d'humeur ! 
   Ici, rien d'aussi dramatique bien sur, mais tout de même, hier il a plu et les locaux n'en revenaient pas car en cette saison il ne pleut jamais. D'ailleurs les premières gouttes ne sont pas attendues avant fin mai pour ne pas dire juin. 
   Oops on va avoir quelques vacanciers grognons car "on"(pas moi nous sommes bien d'accord) leur a promis que ce serait sec. Allez, dès oggi ce ne sera qu'un souvenir. Les plantes elles ont du être super contentes et l'on va voir les feuilles pousser à vue d'oeil sur les baobabs lol ! Un bon dépoussiérage bienvenue !

samedi 24 mars 2012

La Suite . . . c'est fini !

  Après plus de 2 mois dans l'hôtel, nous avons enfin récupéré l'appart de fonction... Longue histoire !
Celui-ci étant assez tristounet, j'ai reprit ma passion laissée en veille depuis... l'automne dernier à St Pierre. Pas de boiseries pour moi, j'ai laissé les bois et grandes surfaces à Omar qui m'aide dans ce coup de jeune.


    La lumière appelait des couleurs fraîches des tons pastels et doux, mais il ne suffit pas de vouloir, encore faut-t'il pouvoir car ici le plus gros défi à été de trouver de la peinture acceptable. A quoi cela sert de faire "une oeuvre d'art" si à la moindre patte sur les mur c'est tout sale ?
    Je voulais du orange pour donner un aspect chaud. Non seulement ils n'avaient que 6 couleurs qui se couraient après mais en plus avec leurs petites fioles colorantes le orange ressemblait à du saumon rosé. Exit le orange ! Ensuite, "Surtout pas d'émulsion" et je me retrouve avec 10 kg d'émulsion Ooops ! Retour au magasin, re-discussions et j'aurai un nouveau bidon de 10 kg avec ... ce que moi j'appelle de l'émulsion. Bon, ils n'ont rien d'autre alors il faut savoir s'adapter et l'on travaillera avec cette "non émulsion" et du rose au lieu du orange. 
   Dans l'hôtel les dessus de lampes, coussins et bandes décoratives sur les lits sont faits avec un joli tissu et vu que les canapés étaient à refaire, ce choix de tissu a été parfait. Incroyable, l'artisan a fait le travail en 2 jours et c'est superbement réalisé. 


  Je ne suis pas très coquille d'oeuf car cela a toujours un aspect de blanc sale. Du coup, nous sommes partis sur du blanc blanc avec l'idée d'ajouter une touche de couleur. Il y avait du rouge à l'hôtel alors on a démarré... enfin Omar sur mes indications... les portes (haut milieu) . Argh ! c'était horrible, violent genre sang séché, j'ai détesté... Omar et Pascal aussi donc on s'est crée un rose sympa et hop on a tout recommencé. Reste maintenant à équiper cette belle pièce et y mitonner un bon petit plat. Pas de Tèfal ni de mascarpone dans les 3 magasins que l'on a fait. C'est une chose de faire les magasins avoir un esprit vacancier pour trouver la crème solaire, le shampooing ou les aspirines, mais cela en ai une toute autre que de vouloir acheter des poêles ou casseroles décentes (qui ne se rayent ni ne se tordent après quelques usages).
 Je crois qu'il va falloir se renseigner auprès des expat sur où trouver quoi avant de pouvoir se délecter d'un green thai curry suivi d'un tiramisù. Hum, j'en ai l'eau à la bouche !


   La chambre, alors là c'est la pièce qui fait parler vu que je m'y suis là aussi bien amusée. Le scotch à tenue légère était tellement cela qu'il ne tenait même pas sur le mur. Impossible de préparer trop à l'avance au risque que tout retombe sur le sol en paquet, et croyez moi un paquet de scotch tout "low tack" qu'il soit et bien c'est ... heu... juste galère ! Le rose puis le jaune fini, j'ai démarré le bleu, mais après la 1ère couche des autres murs, il a fallu acheter un nouveau bidon. 3 ème pot et 3 ème qualité différente, celle-ci "acrylique". Arrrrgh ! Le bleu est à refaire car impossible de reconstituer l'exacte même ton de bleu. C'est dur dur, mais pas le choix et quelques heures plus tard enfin la pièce est finie.
   Je suis allée faire les magasins de tissu avec Awa (chef des chambres, couturiers etc...) et on a trouvé un rideau très chouette assez occultant. Les couturiers ont même fait chapeaux de lampes, tour de lit et coussins en accord. C'est vraiment très très joli et je suis fière de ce beau boulot ! Merci à tous les gars, j'ai passé 3 semaines à m'éclater. 
    Il me reste la chambre d'ami, j'y cogite et m'y mettrai 1 ou 2x/semaine donc ce sera pour une prochaine visite. Des bulles cela vous inspire ? 
   Maintenant il est temps que je reprenne mes marches matinales sur la plage. 6 km de marche rapide, une dose de yoga, un soupçon de pilates, quelques pompes et c'est parti pour une journée de pleine forme.

mardi 20 mars 2012

Le mardi je vais à l'école

   L'histoire d'aujourd'hui commence par une rencontre, celle de Jonathan lors de notre sortie en bateau à Kunta Kinteh. On discute un peu, puis le lendemain je le revois sur la plage avec sa maman Joan, et là, de fil en aiguille elle m'explique qu'elle en est à son 13 ème séjour et qu'elle collecte des fonds en Angleterre pour donner aux écoles méthodistes. Cette année ils construisent une classe à Brikama. Passionnant ! 
   L'idée germe vite dans ma tête, que j'ai là une porte d'entrée dans une école. Après une rencontre avec le bishop, puis sa remplaçante puisqu'il est sur le départ, on me met en contact avec Ruth. 
   Ruth, irlandaise du nord, est une directrice d'école en disponibilité qui est venue 3 ans durant travailler dans les écoles méthodistes du coin. Elle me fait visiter celles de Banjul pour que je me fasse une idée et choisisse où aller. Nous avons fait une lower basic à statut gouvernemental, 2 privées (4/6 ans et 7/14 ans) pusi 2 autres maternelles. La 1ère sera la "bonne", pas la mieux car il n'y a pas de mieux ou moins bien, mais c'est une école gouvernementale qui a un nombre impressionnant d'élèves par classe et c'est là que j'ai eu envie d'apporter mon aide 1 fois par semaine. 
  

   Albion Lower Basic School est une école gouvernementale à 15 mn de marche de l'hôtel et dans une rue donnant sur le square du 22 juillet dans Banjul. 669 enfants y viennent dans 15 classes... avez-vous fait le calcul ? Et oui, cela fait une moyenne de 45 élèves par classe, ce qui est le chiffre maximal souhaité par le gouvernement... et d'ailleurs probablement minimal aussi pour ce type d'école.
    Les 2 'grade one' ont chacune 46 élèves et les 2 'grade two' en ont chacune 61. Ceci fait que dans les classes des plus grands il n'y a en général que 30 à 35 élèves.
   Chaque enfant doit aller à l'école, mais la pauvreté fait que si les parents n'ont pas de quoi leur acheter leur uniforme, ils ne vont pas les envoyer et vous verrez toujours de jeunes enfants dans les rues aux horaires de classes. Dans les écoles gouvernementales le trimestre coûte 5 Dalasi (€ 0,06, le prix d'un petit pain) et l'état fourni en principe cahiers, livres et crayons. Cette école étant régie par le diocèse méthodiste, l'Etat attend d'eux qu'ils collectent des fonds privés et ils n'ont pas forcément autant de cahiers qu'il y aura d'enfants dans la classe. Heureusement, il y a des bénéfacteurs qu'ils soient vacanciers et fassent une donation, qu'ils donnent dans leur pays (U.K.) et cela arrive par container ou que ce soit des entreprises locales qui contribuent avec photocopies de livres ou autre.


    Moi j'ai choisi d'apporter mon aide dans une classe de 'Grade One'. Les plus jeunes ont 6 ans et les plus âgés 8. Certains ont fait maternelle avant mais pour un bon nombre c'est leur 1ère expérience de l'école. Ici, 8 tribus, donc 8 langues sont répertoriées, plus les "autres", mais dans les 2 premières années il n'y a "que" des Mandingo, Wollof, Pular, Jola et Serere. Les Sarahule, Manjago ou Balanta ne sont qu'en micro nombre chez les plus grands. La plupart des enfants parlent au moins le Wollof si ce n'est aussi Mandinka. De ce côté là les maîtresses assurent.
    Et moi ? et bien je m'y mets un peu pour l'essentiel et cela les amuse bien. Il ne suffit pas d'apprendre un mot encore faut-t'il savoir dans quelle langue. Comme j'aide souvent en math et qu'ils comptent, un des 1er mot appris ici a été "niatala" qui veut dire "combien ?".
   Le grand dénuement dans les classes il est vrai m'a beaucoup surprise. Il y a le strict minimum et encore. Les mômes gardent leurs sacs à dos car ils n'ont nulle part où les mettre. Progressivement,  j'essaie de leur faire comprendre que la table est faite pour travailler et que ce n'est ni une feuille où écrire, ni fait pour y taper les crayons de cahier dessus en guise d'instruments de musique, ni un banc pour s'asseoir, ni un repose-sac et encore moins faite pour marcher dessus.
   Ils sont bien mignons tous ces mômes et je me régale à les aider en math ou en anglais. La maîtresse adore quand je viens et je deviens la préposée à l'écriture au tableau car dit-t'elle je dessine mieux qu'elle. Et oui, c'est moi qui ait du dessiner les "nak" (vache), "bé" (chèvre), "mousse" (chat), "pitcher" (oiseau) "ganar" (poule) "mam" (ane) et "hadj" (chien). Je retiens en phonétique et essaie d'améliorer car je ne comprends pas toujours très bien du premier coup donc il y a peut-être encore des erreurs ci-dessus.
   Pour midi, les enfants amènent chaque jour D 3 (€ 0,05). Ceux qui n'ont pas d'argent ne reçoivent en principe pas de repas, mais bien sur la solidarité est forte et un effort est fait pour partager autant que faire ce peut. Quelques rares arrivent avec un bout de pain à l'école et ils essaient maladroitement de cacher ce repas qu'ils mangent en cours. Vers 11h30 mais plutôt 11h50, les enfants sortent, vont se laver les mains au robinet extérieur, puis ils font la queue (bas gauche) pour avoir un plateau sur lequel sera servi du riz avec une sauce aux légumes. Ensuite un petit groupe va s'asseoir par terre autour du plateau pour manger (bas droite).
    Les cours reprendront 1/2 h plus tard pour finir à 14 h. Les maîtresses restent plus longtemps car il y a des enfants qui ont du support. Tous seront partis vers 16 h. Mardi de 9h à 12h c'est mon rendez-vous et je suis même invitée à y retourner dans la semaine si je le souhaite car la maîtresse adore elle aussi.
    J'ai même eu ma ligne de célébrité sur trip advisor car une personne qui avait donné des fournitures scolaires a mit un petit mot gentil. Jeudi dernier encore, j'y ai emmené un couple qui ont été accueilli par le sous-directeur et le responsable des prof forts heureux de recevoir du matériel. Maintenant chaque classe aura au moins un taille crayon car c'est assez affolant de voir des mômes de 6 ans avec leur lames de rasoir tailler leur crayon !

vendredi 16 mars 2012

Cadeau !

  A Bijilo, à l'entrée de la forêt il y a un peintre dont les tableaux m'ont attirés. J'adore l'utilisation qu'il fait des couleurs. Il a un catalogue et l'on peut choisir parmi les modèles réalisés et s'il ne l'a pas en stock et bien il le livre au plus tard 2 jours après à l'hôtel. 


   J'ai été fasciné par ce tableau. Ses scènes avec coucher du soleil sont aussi splendides. Bravo je suis conquise !

mardi 13 mars 2012

Le marché Albert de Banjul

   Pour mon premier contact avec la vie grouillante du marché, j'ai accompagné Fanta la femme Sénégalaise du pâtissier (français) avec son fils. Nous ne sommes malheureusement pas partis de bonne heure et n'avons pas marché au pas de course vu qu'elle est enceinte de quasi 8 mois et qu' El Hadji est un bout de chou de 19 mois, mais c'était une intro très sympa. 
  Lonely Planet a dit que c'était la 4 ème chose intéressante (sur 27) à faire en Gambie donc je coche la case. Vous ai-je dit tout de même que sur ces 27 il y a l'hôpital Victoria en 5 ème, le terminal du ferry en 9 ème, le square du 22 july en 13 ème, un night club en 16 ème puis à partir du 22 des snack-bar, restaurant et autre vendeur de cd et cassettes. Ils ont un drôle de classement ! Si la place du jardin de ville de votre lieu d'habitation vaut le coup au point de le classer dans les inratables alors que cela prend quelques minutes à voir, alors on a presque fait le tour des attractions à voir ou à faire.... en 2 mois !!! O.K., les vacanciers ne sont là que pour 1 ou 2 semaines et recherchent principalement le soleil et la chaleur 100 % garantis, mais tout de même certains en sont à leur 6 ème, 13 ème et même 20 ème séjour. 
  Je brûle d'impatience de faire les 3 dernieres attractions qui nous reste !!!  :)
      

    La Gambie étant "enclavée" dans le Sénégal veut dire que les gens ont presque les mêmes tribus et langues avec les quelques nuances linguistiques que peuvent avoir suisses et français.
   Avec Fanta c'était super car elle demandait les prix et négociait et moi j'en profitais pour écouter, regarder, apprécier. Elle m'a fait découvrir un drôle de fruit, le ditakh (detarium senegalense). Dans une coquille, ce fruit rond et vert est riche en vitamine c et l'odeur m'a fait pensé à l'oseille... le goût aussi d'ailleurs. Le noyau est gros donc il faut enlever la coque et sucer la pulpe fibreuse. Ici quelqu'un m'a dit que cela nettoyait les dents. On peut en faire un jus en laissant tremper des fruits plusieurs heures dans de l'eau pour séparer la pulpe gonflée du noyau.
   Comme il fait chaud, il y a toujours des vendeurs de pochettes d'eau pour D 1 (€ 0,02 ). Le sac plastique est énormément utilisé pour tout. Le gros souci est que les gens le jettent négligemment par terre après usage.


    L'entrée dans le marché se fait par des allées assez étroites et il faut se frayer un chemin. Nous avons commencé côté nourriture avec beaucoup de produits (épices, poissons fumés ou non, fruits) sur une bâche ou un plastique à même le sol. La vie est palpitante dans cet antre et c'est vraiment très intéressant d'observer ce manège de gens qui vendent, achètent, déambulent.
   Un gars transportait même un lot de planches avec des clous apparents. Chaud devant... derrière... et sur les cotés en cas de virage !!!
   Plus loin on tombe sur les sculpteurs qui travaillent "en direct" ce qui est fascinant à voir. Pour les photos demandez. La plupart des gens diront "oui", certains "non" surtout côté couturiers (milieu droite) et d'autres "vous avez de l'argent?" (surtout dans ce coin des couturiers !!!). Dans ce fameux "coin" il y a un immense préau empli d'étals en béton et les travailleurs ont leur petit emplacement les uns à côtés des autres. C'est inimaginable le nombre de couturiers qu'il y a sur ce marché. Ils se comptent par centaines, d'autant qu'il y a aussi un grand nombre dans leur propre petite boutique de 2 x 3 m max dans laquelle d'ailleurs ont voit parfois 4 tables ou plus avec machines à coudre.


    Quand on s'enfonce dans les allées on atteint les boutiques d'artisanat. Les gens vendent un peu tous la même chose, mais l'artisanat est tout de même riche. Les sacs en toile sont très populaire. Ce que j'ai trouvé bien c'est que beaucoup sont de vrais artisans et ne sont pas seulement des vendeurs. Il peignent, cousent des sacs, fabriquent bracelets ou chaussures en cuir en direct. Il y a de quoi trouver son bonheur dans ce marché bien sympa. 
   Une chose cependant, il vaut mieux y aller accompagné, sinon comme sur les plages on est abordé constamment et à la longue c'est agaçant. Les guides en jaunes connaissent bien leur coin et sont une mine d'information ce qui est un plus que l'on ne trouvera pas seul ( D 250 la matinée € 6). Ils vous emmèneront dans tous les coins et recoins si vous le souhaitez. 
  De l'hôtel Atlantic, à l'aller passez par la grande rue, mais au retour revenez par la plage. Il ne faut qu'un quart d'heure/vingt minutes pour y aller donc ce n'est pas loin. En 1 heure si l'on est pressé on peut y faire l'aller-retour et avoir un bon aperçu.

samedi 10 mars 2012

52 : Le chiffre du jour

    Ou plutôt celui de mardi dernier le 6. 
    Incroyable quand on y pense, nous avons eu 35˚ et encore certainement plus en plein soleil et notre Anton-E lui était à - 17˚. Cela nous a fait 52˚ de différence !  
  ... En faisant des mots croisés, j'ai eu des surprises...


... et ai pensé fort à vous ☺

mercredi 7 mars 2012

La nature s'offre à nous

    A Juffureh, j'ai acheté un loofah et je m'en suis déjà servi plusieurs fois. Il ne faut pas oublier de le mouiller sinon c'est du genre râpe à fromage. J'en voulais d'autres et vu que les gars y vont 2 ou 3 fois par semaine, nous avons demandé à Sulaymann de faire ces achats pour nous. Le fait est que je suis allée 3 fois sur le marché et n'en n'ai pas repéré, ce qui bien sur ne veut pas dire qu'ils n'en vendent pas.


    3 jours après Sulaymann est revenu avec un sac très léger plein de ... "concombres" séchés. En le prenant, j'ai entendu du bruit dedans. Serait-ce un instrument de musique local ? mais non, c'est le cucurbitacé qui encore vert se mange mais une fois sec et découvert de sa peau devient le loofah que nous achetons si cher dans les boutiques de produits de beauté. Ici ils vont le ramasser dans le bush. Il se présente sous forme de liane et comme il y a énormément de graines dans chaque, je suis allé en semer dans le terrain d'à côté qui ne nous sert à rien pour le moment. Si les oiseaux ne me bouffent pas toutes mes graines, peut-être qu'à la saison humide pousseront des Loofah dans "mon" jardin ☺

samedi 3 mars 2012

A la base il y a "Racines"

   Il était une fois un polonais qui avait un bateau. Ce capitaine au long court parti de son beau pays, longeât les côtes européennes, bravant du très mauvais temps vers la Manche, descendit le long de l'Afrique et en 40 jours arriva en "baie" de Banjul. Son projet s'est vite monté avec l'aide d'un tour operator pour le remplissage et de l'Atlantic Laico pour la partie restauration. Beau bateau, le plus beau d'ailleurs avec une stabilité telle qu'il n'y a pas de tangage... et qui fait pâlir d'envie la concurrence avec leurs vieux rafiots. 

   Chef  Ousman, haut gauche -Sullayman, serveur, haut droite. Pascal embarque sur la pirogue pour rejoindre l'île Kunta Kinteh.

    Nous étions de la première sortie "inaugurale" et c'est un grand bravo à tous, l'équipe du bateau, les voyagistes et surtout nos cuisiniers et serveurs si souriants, si enthousiastes . Le bateau est bien équipé; il y a même un marché pour Allaman Chaudronnerie m'aperçois-je avec certains bateaux de survie en tôle orange. Eh les gars, vous avez déjà la couleurs en stock, ne reste plus qu'à démarcher les armateurs ☺
   Départ de Banjul vers 9 h et c'est 2 heures de navigation en remontant le fleuve Gambie que l'on a pour atteindre Albreda/Juffureh. Parcours tranquille pépère avec un peu de lecture sur le pont supérieur. La vita è bella !

  
   Nous allons visiter Albreda/Juffureh village d'où vient le personnage principal de Racines, le fameux roman d'Alex Hayley. Le livre, basé sur l'histoire de l'esclavage et romancé, raconte la vie de Kunta Kinteh né dans une famille Mandinka. Jeune, dans la forêt pour ramasser du bois il est capturé par 2 noirs et 2 colons. Ces derniers le font prisonnier, le marquent au fer rouge et l'envoient en Amérique sur un négrier. Arrivé dans le Mariland, il est vendu à un planteur qui le nomme Toby Reynolds. Hayley raconte ensuite sa vie et celle de sa famille. 
   Le village a érigé une statue en commémoration de cette triste période esclavagiste avec un "jamais plus cela" et chaque 2 ans en février se tiennent des célébrations réunissant nombre de descendants venant surtout d'Amérique et des Caraibes. La prochaine sera en 2013. Albreda/Juffureh a été occupé par les français durant quasi 2 siècles et c'est le premier lieu où se sont installés les européens en Afrique de l'ouest pour la traite des noirs. 

   Ile de Kinta Kinteh, Réplique à petite échelle d'un négrier     
   
    Le commerce avec l'Afrique qui se faisait surtout par le désert s'est développé au 15 ème siècle avec l'exploration par les européens des côtes ouest. La traite des noirs a explosé avec le besoin de fournir les nouvelles colonies des Amériques en main d'oeuvre pour les plantations de sucre, coton et tabac.
    James Island, "caillou" au milieu du fleuve, proche de Juffureh, fut possession britannique 300 ans durant. Tout d'abords poste stratégique de contrôle du trafic sur le fleuve, elle a aussi servi de lieu de garde d'esclaves. Sur ce petit îlot il y avait un fort que les français ont détruits en 1778. Malgré cela les anglais ont continué la traite de Juffureh. Ils ont aboli l'esclavage en 1807, mais c'est après cette période que le plus grand trafic a eu lieu jusque dans les années 1870. 
   Du fort il ne reste que quelques ruines. Les anglais ont d'ailleurs abandonnés James Island en 1816 au profit de l'île Ste Marie où ils construisirent Bathurst (l'actuel Banjul). 
   L'île a été rebaptisé Kunta kinteh en 2011.


    On nous a baladé dans le village de Juffureh où la vie suit son cours mais est surtout rythmée par les visites de vacanciers véritables poules aux oeufs d'or. 
    Par politesse et respect il faut aller saluer les anciennes du village dites descendantes de Kinta (gauche milieu - Binta kinteh est de la 7 ème génération après Kunta Kinteh). Le titre de chef du village "Adja" est donné à l'ainé de la famille du chef et peut-être aussi bien masculin que féminin, mais si la personne ne convient pas (incompétence ou autre) alors il y a l'option de voter pour choisir le Adja. Actuellement une femme, elle a la charge de collecter les taxes et de résoudre les conflits éventuels.
    De-ci de là, des personnes se mettent à écraser le grain à votre passage et en attendent un petit billet. Ce côté mercantile n'est pas le plus agréable il est vrai, mais d'un autre côté, c'est un moyen de vivre pour eux. Cette vie se rencontre dans chaque village que vous allez passer en voiture, pas besoin de se retrouver perdu dans la brousse pour voir des gens tirer de l'eau des puits ou écraser le grain, c'est encore le mode de vie courant d'un grande majorité de personnes.
    Chacun est libre et l'artisanat est intéressant et pas très cher. Une girafe sculptée de 70 cm de haut fait dans les D 250 ( env. € 6) et le gars travail "en direct". Les gamins vendent les fruits offerts par la nature travaillés ou pas comme les calebasses ou loofah. 
    Nous avons découvert un beau morceau d'histoire et ils ont repris une phrase célèbre qui dit : "On pardonne mais cela ne veut pas dire que l'on oublie" (We can forgive, it does not mean we forget).