Tout au sud du pays, à quelques kilomètres de la frontière juste avant Kartung, niché dans la forêt se trouve une ferme d'un genre un peu particulier. Luc un français arrivé il y a bien longtemps en Gambie et passionné de serpents, a créé un centre de collecte d'informations sur les reptiles : The Gambian Reptile Farm.
De Banjul il faut compter une heure pour les 62 km de route. Multiples arrêts rapides de contrôles de police, mais tout est en règle et nous avons un local avec nous... "chat échaudé...". Nous avons bien pris la carte, mais la jolie route bien marquée que l'on voyait et cherchait l'autre jour, et bien nous ne l'avons pas ratée, elle n'existe tout simplement pas. Ce n'est qu'un projet du passé qui ne s'est jamais fait que sur un dessin de carte routière. Nous avons essayé de faire un google earth, mais le souci est la taille des lettres qui rend difficile la lecture des noms de ville donc ce n'est pas simple non plus, d'autant que toutes les petites piste n'apparaissent pas. Une carte appropriée existe certainement, nous chercherons.
Dimanche 12, nous cherchions Dog island et après avoir fait pas mal de route et être passés au milieu de villages qui doivent voir des voitures 3 fois l'an, nous avons trouvé, à Lamin, une route goudronnée. "Chouette, cela doit être la bonne, on fonce". Au final c'était plusieurs kilomètres de route nickel... qui sert quasi exclusivement à accéder au port pétrolier. Rigolo d'ailleurs car ils ont mis des "youpi" et ils étaient complètement usés sur une moitié. Pourquoi ? ... C'est Pascal qui a trouvé : dans un sens les camions-citernes partent à plein et tassent la route et de l'autre ils reviennent à vide. Ce jour là, seuls, nous avons fait chou blanc; pas de dog island, pas de lunch au bord du fleuve. Conclusion : Partir à l'aventure n'est pas notre point fort et il nous faut nous organiser un peu mieux que cela.
La ferme aux serpents a été elle un gros succès. Pas des plus faciles cependant à trouver car le panneau qui a un peu vécu était par terre sur le côté donc il faut garder les yeux ouverts. Sachez que quasi en face il y a le panneau de l'hôtel Sandele.
Enfoncez-vous sur ce petit chemin et quand vous apercevrez le petit portail bleu alors vous y serez.
Cette ferme est ouverte au public ce qui permet de la faire vivre, mais ce qu'elle a surtout d'extraordinaire c'est qu'elle sert de centre d'éducation pour les gambiens. Vu qu'il y a pas mal de serpents dans ce pays, Luc travaille à la sensibilisation des autochtones sur l'utilité de vivre en harmonie avec les serpents et autres reptiles car finalement tous ont leur utilité pour l'équilibre de la vie.
Les serpents qui sont plutôt discrets en hiver durant la saison sèche où beaucoup se cachent, sont d'une extrême utilité en été, période de pluies et de cultures abondantes car ils contrôlent la population de rongeurs. Un manque de serpents signifierait une recrudescence des rongeurs et par la même une pénurie de récoltes mangées par ces petites bestioles.
Ce travail d'information est long, la partie jamais gagnée, mais chaque petite évolution des mentalités est une victoire. Un jour, des footballeurs ont appelé Luc car un gros serpent était sur leur terrain. Ils ont peut-être raté 1 heures de foot, mais ont retenu ce qui leur avait été enseigné.
A la ferme il y a les serpents venimeux qui sont dans de grands "puits/bacs" en bétons que l'on regardera avec les yeux. Cette vipère heurtante (Bitis arietans - gauche) peut mesurer jusqu'à 2 m et est très dangereuse même si elle n'attaque que si elle se sent menacée. En général, elle a des signes annonciateurs d'attaque comme des sifflements ou des mouvements brusques de la tête. Ce qui la rend dangereuse c'est qu'elle se camoufle très bien (bas droite) et que l'on risque sans mauvaise volonté de marcher dessus.
La ferme a aussi un cobra cracheur (naja nigricollis) mais celui-ci est gardé dans une terrarium et à travers la vitre les photo ne rendaient pas bien. Animal nocturne, il peut cracher son venin à plus d'un mètre. S'il vous crache à la figure et vous atteint les yeux... on ne sait jamais... une chose à faire est que quelqu'un vous fasse pipi dessus. Pas trop sympa comme perspective, mais efficace d'après l'expert.
La vipère (Causus maculatus - night adder) contrairement à la précédente est toute petite (70cm max). Terrestre, elle est assez lente et ne se rencontre quasi pas en saison sèche où elle se terre des mois durant. Sur la photo on peut voir ses oeufs blancs (au-dessus du "adder"). Elle se nourrit surtout de batraciens. En général sa morsure est douloureuse mais non mortelle et les symptômes disparaissent en 2 à 3 jours. Il n'y a pas d'anti-venin connu. Allez, courage, on n'a pas fini le tour de ces sympathiques petites bêtes ☺.
Je n'ai pas vu le mamba, ni le cobra des forets indiqué sur le panneau vu dans Bijilo forest, mais un autre cobra tout rayé (un bébé elipsoida semiannulata moebieusi) ainsi qu'un crotal (crotaphopeltis hotemboia). Que dire ? Que 9 fois sur 10 il n'injecte pas de venin dans sa morsure, mais est-ce que cela rassure ? pas sur !
Et bien voilà nous avons fait connaissance avec les spécimens venimeux offerts en Gambie en espérant peut-être... enfin... pas sur ... en voir un dans la nature. Pas de crapahute tout terrain comme à Maurice; ici, on va rester sage.
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